RCA : pays exportateur de diamants et de bois, mais l'un des plus pauvres du monde (ENCADRE) Source:French.news.cn Genre d'article:Reproduction Pourtant exportatrice de ressources minières dont principalement les diamants et puis du bois, la République centrafricaine (RCA) est l'un des pays les plus pauvres du monde, avec un rang de 159e sur 169 au dernier classement sur l'indice du développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Classé pays moins avancé (PMA), cet Etat d'Afrique centrale autrefois surnommé la "Suisse africaine" est marqué depuis toujours par une évolution faite de crises politiques et de coups d'Etat. Président à l'indépendance le 13 août 1960, David Dacko est renversé le 31 décembre 1965 par un coup d'Etat militaire de Jean-Bédel Bokassa, empereur autoproclamé en 1977. Le 20 septembre 1979, celui-ci est à son tour déposé en faveur de son prédécesseur, suite à une opération dénommée "Barracuda" menée par la France. Pour ce retour, pas plus que son premier régime, la présidence de David Dacko ne restera guère longtemps en place. Le 1er septembre 1981, c'est autour du général André Kolingba de l'écarter de la gestion des affaires publiques. Le 19 septembre 1993, viendra l'ère de la démocratie avec l'élection à la magistrature suprême d'Ange-Félix Patassé, leader du Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC) dont il sera plus tard exclu et perdra la direction au profit de son ex-Premier ministre Martin Ziguélé en juin 2009. Chassé lui aussi du pouvoir le 15 mars 2003 par son chef d'état-major général des armées, le général François Bozizé, actuel chef de l'Etat, après avoir été réélu en 1999, Patassé est contraint à l'exil à Lomé au Togo, jusqu'à la veille de la tenue du dialogue politique inclusif entre le pouvoir et l'opposition (civile et militaire) en décembre 2008. Elu le 8 mai 2005 face à Ziguélé au second tour, Bozizé affronte à l'occasion du scrutin annoncé dimanche non seulement l'ancien chef du gouvernement (2001-2003) mais aussi son plus redoutable adversaire Patassé, candidat indépendant, l'ex-ministre de la Défense et chef rebelle Jean-Jacques Démafouth de l'Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD) et Emile Gros-Raymond Nakombo du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) de feu Kolingba. Avec le soutien de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) qui y déploie en l'occurrence une force de paix et de l'Organisation des Nations Unies (ONU), la RCA s'emploie avec peine à retrouver la paix, la stabilité et la réconciliation nationale. Dans ses paries Nord et Est, l'insécurité continue de régner, en raison d'une présence persistante de mouvements rebelles. Partie de la République démocratique du Congo (RDC) où il dictait déjà sa loi, l'Armée de résistance du seigneur, en anglais Lord Resistance Army (LRA), du chef rebelle ougandais Joseph Kony, y a trouvé un terreau fertile pour ses actes de barbarie sans commune mesure. Toutes choses qui font douter chez les observateurs de l'effectivité du vote dans ces zones de non-droit. Prévues initialement le 25 avril 2010 et reportées plus d'une fois avant d'être programmées pour le 23 janvier 2011, les élections présidentielle et législatives auront lieu dans un contexte également caractérisé par un blocage dans l'exécution du programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) pour lequel les autorités centrafricaines avouent des inquiétudes. Selon le gouvernement, " environ 200.000 personnes qui ont déserté leurs villages par peur des exactions de bandes armées ne les ont pas encore regagnés et n'ont donc pu être recensées". Officiellement, c'est un total de 1,8 million d'électeurs sur une population de près de 4,5 millions d'habitants qui se rendront aux urnes dimanche pour élire le futur président pour un mandat de 5 ans et les nouveaux députés de l'Assemblée nationale. Par-delà les chapelles politiques, les Centrafricains célèbrent Barthélémy Boganda comme leur héros national. Figure emblématique de l'indépendance du pays en 1960, ce leader charismatique décédé accidentellement un an avant cet événement, le 23 mars 1959, incarne à leurs yeux le "père de la nation". D'une superficie de 622.984 km2, le pays dispose, en dehors des diamants principalement exportés vers l'Union européenne (UE) tout comme le bois, d'un potentiel minier non négligeable, à l'instar des autres Etats de la région. La compagnie française Areva a été agréée pour l'exploitation d'un gisement d'uranium dans le sud dès cette année pour une production envisagée à partir de 2014. C'est une première. Des gisements de thorium, de calcaire ou encore de dolomie sont autant d'autres atouts pour permettre de tirer la croissance du PIB (Produit intérieur brut) qui, de l'ordre de 1,4% en 2009 contre 2% l'année précédente, est estimée à 2,8% en 2010. Enclavée, la RCA commerce avec l'extérieur via le port de Douala au Cameroun. L'instabilité politique chronique a porté un sérieux coup au développement des infrastructures socioéconomiques. Avec un taux d'alphabétisation des adultes de 48,6%, selon les chiffres officiels, les défis sont aussi immenses au plan des ressources humaines. Située à 47 ans, l'espérance de vie est l'une des plus basses de la planète.
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